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Ce que vous pouvez acheter à Paris avec votre budget de locataire


Publié le 18 février 2022

 

Nous vous proposons cet article qui explique bien la réalité des primo accédants (=les personnes qui achètent un bien immobilier pour la première fois). Qu'est-ce qu'on gagne, qu'est-ce qu'on perd ? Un bon moyen de se rendre compte de la réalité de notre prochaine décision d'achat.


 

A budget constant, les habitants de Paris ayant un budget logement de 890 euros

perdent en moyenne 26 % de surface habitable quand ils passent de locataires à

propriétaires


 

Par Marie-Eve Frénay

 

Acheter pour se retrouver dans un logement plus petit que sa location précédente :

c'est le triste sort que réserve l'immobilier parisien aux primo-accédants. En effet,

s'ils ne sont pas capables d'augmenter leur budget logement ou s'ils ne peuvent pas

compter sur une aide externe comme un prêt familial, ces ménages doivent se

résigner à perdre de la surface habitable en devenant propriétaires.

 

Un quart de surface en moins

C'est ce qu'il ressort d'une récente étude de Virgil, une start-up qui propose à ses

clients franciliens de co-investir avec eux pour augmenter leur capacité d'achat.

Concrètement, en se basant sur un actif gagnant 40.000 euros bruts annuels

disposant d'un budget mensuel de 890 euros pour louer ou rembourser un prêt, la

start-up a calculé qu'il pouvait louer à Paris un 27 mètres carrés, mais n'acheter

qu'un logement de 20 mètres carrés. L'écart moyen de superficie se hisse donc à 26

% s'il emprunte sur 25 ans à 1,50 %. Dans la modélisation effectuée par Virgil, cet

acheteur type dispose d'un apport personnel de 10 % pour couvrir les frais d'agence

et de notaire.

 

« Dans les quartiers centraux de Paris, l'écart entre la surface louable et achetable

grimpe même à 35 % », fait remarquer « aux Echos » Saskia Fiszel, cofondatrice de

Virgil. C'est le cas dans les 6e et 7e arrondissements où un habitant peut

respectivement louer 23 et 24 mètres carrés mais acheter seulement un studio de 15

et 16 mètres carrés.

 

Opposition centre - périphérie

A budget constant, les nouveaux propriétaires perdent également plus d'un tiers de

surface, soit 8 m2, dans le 1er,  le 4e et le 5e arrondissement. Alors que les loyers

parisiens sont désormais encadrés, « les prix de l'immobilier ont explosé ces

dernières années [+22 % sur 10 ans d'après MeilleursAgents, NDLR]. La forte

demande de logements touristiques a attiré les investisseurs, notamment dans le

quartier du Marais, ce qui a eu un effet certain sur les prix. Dans les

arrondissements périphériques, cette ruée des propriétaires investisseurs est moins

flagrante », analyse la porte-parole de Virgil.

En effet, l'écart entre la surface louable et achetable est plus faible dans les

arrondissements au nord de la capitale. Dans les 18e, 19e et 20e, la perte de mètres

carrés est de respectivement 26 %, 24 % et 23 %. « Un cinquième de nos clients

achètent dans le 20e arrondissement, ajoute Saskia Fiszel. Nous observons que la

taille du logement est le premier facteur de choix des jeunes acquéreurs ».

 

4 villes préservées

Ces disparités s'observent aussi en petite couronne. A l'ouest de Paris, l'écart à la

défaveur de la propriété se rapproche des niveaux hauts du centre de la capitale.

C'est le cas à Neuilly-sur-Seine ou Levallois-Perret où un actif gagnant 40.000 euros

bruts perd en moyenne 9 mètres carrés quand il achète.

A l'opposé, dans 4 villes de la périphérie parisienne, acheter est moins onéreux que

louer, ce qui permet d'augmenter l'espace de vie des primo-accédants, observe Virgil. Il s'agit de Saint-Denis (+ 2 % de surface à l'achat), de Saint-Maurice (+ 3 %),

d'Ivry-sur-Seine (+4 %) et d'Aubervilliers où l'écart dépasse les 10 %. « Ces villes de

première couronne sont particulièrement prisées par les primo-accédants que nous

accompagnons », souligne à nouveau la start-up.

 

En dépit d'un prix du mètre carré plus mesuré, ces villes restent plutôt bien

connectées au centre de Paris. Saint-Denis et Ivry-sur-Seine se trouvent ainsi à une

vingtaine de minutes de Châtelet en transports en commun. Il faut compter entre 30

et 40 minutes pour rejoindre Saint-Maurice et Aubervilliers.



 

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