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Crédit immobilier : quel est l’intérêt de passer par un courtier ?


Publié le 21 avril 2022

Par Agnès Lambert

 

La part de marché des courtiers en crédit immobilier s’élève à 37,40 % en 2021, d’après l’Association professionnelle des intermédiaires en crédit (APIC), contre 29 % en 2015. Les jeunes emprunteurs de 18 à 34 ans sont encore plus accros à ces acteurs, puisque les deux tiers d’entre eux y ont recours pour obtenir un financement.

Une dizaine de ces intermédiaires sont implantés à l’échelle nationale, à l’instar de Cafpi, Empruntis ou Meilleurtaux. Mais l’immense majorité des 33 000 courtiers répertoriés par l’APIC sont de petits acteurs régionaux, voire locaux.

 

Franchisés, salariés ou mandataires, tous les modèles cohabitent, y compris au sein d’un même réseau. Si le processus est donc identique dans l’agence d’un réseau de courtage à Bordeaux, Strasbourg ou Roubaix, ce métier est aussi une question d’hommes et de femmes. « Certains sont plus efficaces que d’autres », reconnaît l’un d’eux.

 

Rien n’empêche d’aller soi-même voir deux ou trois banques de sa région pour demander un prêt. Mais le courtier permet de gagner du temps. « Un seul rendez-vous suffit pour mettre en concurrence toutes les banques », résume Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer, dont le sondage OpinionWay de février 2022 indique que 24 % des Français ayant fait appel à un courtier le font pour gagner du temps.

« Les emprunteurs sont souvent focalisés sur le taux qu’ils pourront obtenir. Mais notre métier va plus loin : nous déchargeons le client du stress monumental lié à l’achat immobilier », résume Olivier Lendrevie, président de Cafpi, dont le réseau compte 1 100 mandataires en France. Car au-delà du taux, à lui seul parfois complexe à décrypter, l’acheteur doit aussi maîtriser les aspects techniques du crédit comme les options (modulation ou report d’échéances, etc.) ou l’assurance de prêt.

 

Expertise technique

Côté taux, les grands noms du courtage proposent à peu près les mêmes. « Les réseaux de courtiers travaillent avec une centaine de partenaires bancaires. C’est l’assurance, pour le client, d’obtenir le meilleur taux possible compte tenu de son dossier, mais aussi, tout simplement, de décrocher un crédit », indique Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis.

Les courtiers apportent également une expertise technique. « Il faut aussi être capable de trouver des partenaires spécialisés, parfois des banques étrangères, pour des dossiers plus complexes, par exemple des crédits hypothécaires [sans assurance], des achats à l’étranger ou encore des montages patrimoniaux », ajoute Sandrine Allonier, de Vousfinancer.

Mais certains petits courtiers ne travaillent qu’avec deux ou trois banques locales, au risque, pour le client, de passer à côté d’une offre plus avantageuse. « Nous interrogeons systématiquement la banque du client : celle-ci sait qu’elle est en concurrence avec d’autres et ne voit plus le dossier comme un client captif, contrairement à s’il était allé la voir en direct », précise un courtier qui préfère rester anonyme pour ne pas froisser ses partenaires bancaires.

 

Les courtiers en ligne (Empruntis, HelloPrêt, Meilleurtaux ou encore Pretto) proposent le même type d’établissements que les autres ainsi que, parfois, l’offre des banques en ligne (Boursorama, Fortuneo…). « Ce n’est pas parce qu’on est un courtier en ligne que nous n’avons pas de contact avec nos clients : un expert attitré les accompagne par téléphone ou en visio dans le suivi de leur dossier et la négociation », précise Pierre Chapon, cofondateur de Pretto.

Le client des courtiers en ligne télécharge les différentes pièces du dossier (fiches de paie, relevés de compte, etc.) dans son espace client auquel le conseiller accède également. Mais le contact physique rassure de nombreux clients. « Tous nos clients démarrent leur parcours en ligne. La moitié d’entre eux se déplacent ensuite en agence pour le suivi du dossier », constate Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.


 

« Eviter les malentendus »

Certains courtiers se déplacent avec leur client à la banque pour l’ouverture du compte, puis chez le notaire pour la signature de l’acte de vente. Il ne s’agit pas seulement de lui tenir la main pendant ces rendez-vous souvent stressants. « Cela permet d’éviter les malentendus : le courtier sait précisément quels sont les termes de l’accord, non seulement sur les conditions du prêt immobilier, mais aussi pour ce qui concerne l’assurance emprunteur si le client a choisi celle proposée par la banque », note Olivier Lendrevie, chez Cafpi. Il est alors plus difficile, pour le conseiller bancaire, de proposer des placements ou autres assurances multirisques habitation à son nouveau client pris dans l’euphorie de l’octroi du crédit.

 

Côté prix, utiliser les services d’un courtier coûte autour de 1 % du montant emprunté, avec une moyenne comprise entre 1 500 et 2 000 euros chez la majorité des acteurs. Les courtiers en ligne sont un peu moins chers, à 950 euros.

 

Agnès Lambert

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